Alors que le gouvernement a engagé, depuis 2023, une offensive contre le murissage artificiel des aliments au formol, le phénomène continue de résister. Dans le Centre, les éléments du poste des Douanes d’Obala, relevant du Secteur des Douanes du Centre, ont ainsi saisi la semaine dernière 1 200 litres de formol au poste de contrôle de Nkometou. Le produit, conditionné dans des bidons de 20 l, est actuellement conservé par l’administration douanière dans l’attente de la suite de la procédure contentieuse.
La question de l’utilisation de ces substances s’inscrit dans le cadre plus large de la réglementation sur les pesticides, encadrée par l’accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La loi prévoit des sanctions et des amendes à l’encontre des contrevenants. Pour la protection des consommateurs, plusieurs administrations interviennent en première ligne : les Douanes, le ministère du Commerce et l’Agence des normes et de la qualité (ANOR). Au-delà du seul formol utilisé sur les aliments, la riposte s’étend désormais à d’autres produits susceptibles d’être nocifs pour la santé, notamment les médicaments d’origine douteuse.
Produits pharmaceutiques illicites
Dans ce contexte, trois saisies de produits pharmaceutiques illicites ont été réalisées le 5 décembre 2025 par trois unités de la subdivision active des Douanes de Yaoundé centre-ville. La première opération a permis d’intercepter 32 cartons de produits pharmaceutiques grâce à la brigade mobile des Douanes de Yaoundé-Gare. La deuxième saisie, opérée par la brigade mobile des Douanes de Nkoabang, portait sur 24 cartons supplémentaires. La brigade mobile des Douanes de Mbankomo a, pour sa part, mis la main sur 28 cartons de produits pharmaceutiques.
Des opérations similaires conduites à Limbé, dans la région du Sud-Ouest, ont abouti à l’interception de produits pharmaceutiques importés en contrebande du Nigéria. Les Douanes y ont saisi 24 000 comprimés de Nifecure 20 mg dissimulés dans un bus de transport en commun, ainsi que 3 960 capsules de Lincocin 500 mg chargées sur une moto. Des saisies du même type ont également été opérées les 2 et 3 décembre dans les régions du Centre, du Nord-Ouest et du Nord, confirmant l’extension géographique du trafic et la multiplication des points d’entrée.
Thierry Christophe Yamb - Lire cet article
Le secteur de la santé de l’Adamaoua subit de plein fouet les conséquences du départ de l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) du Cameroun.
Selon les révélations de Cameroon Tribune, cette réduction de financement se traduit notamment par une pénurie alarmante de kits de dépistage du VIH/SIDA, alors même que le risque épidémique demeure élevé.
Selon les déclarations du Groupe Technique Régional (GTR) de lutte contre le VIH/SIDA, faites en marge des récentes activités de sensibilisation, la situation est critique : 5,5 % des personnes vivant en société dans la région ne connaissent pas leur statut sérologique, et 4 % des personnes infectées ne sont pas encore mises sous traitement antirétroviral (ARV).
Parmi celles qui sont effectivement sous traitement, 9,4 % n’atteignent pas l’objectif de suppression de la charge virale, condition pourtant essentielle pour freiner la transmission du virus. À l’occasion d’une marche de sensibilisation organisée ce samedi dans les principales artères de la ville, le GTR a appelé les populations à la vigilance et exhorté les personnes séropositives à maintenir rigoureusement leur prise en charge.
Il convient de souligner que l’État camerounais continue d’assurer la disponibilité des médicaments ARV. Toutefois, à l’unité de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA de l’Hôpital Protestant de Ngaoundéré — qui suit une file active d’environ 2 000 patients — l’accès au dépistage, première étape cruciale, est désormais très limité, compliquant l’identification des nouveaux cas et leur orientation vers les traitements pourtant disponibles. - Lire cet article
D’après le Comité de compétitivité, think tank logé au ministère de l’Économie, le tissu industriel pharmaceutique au Cameroun reste largement sous-exploité. Malgré la présence d’une quinzaine d’unités de production, les fabricants locaux ne captent que 5% des parts du marché national du médicament et consommables médicaux, face à des importations massives qui assurent 95% de la demande. Ces achats de produits pharmaceutiques à l’étranger ont bondi de 69,5 milliards de FCFA en 2010 à 170 milliards de FCFA en 2024, accentuant la pression sur les réserves en devises du pays.
Cette dépendance aux importations est attribuée à un faisceau de contraintes : coûts de production jugés trop élevés par les industriels locaux, insuffisance ou vétusté des équipements, concurrence de médicaments issus des circuits informels et illicites. Les industriels locaux dénoncent également une fiscalité qualifiée d’« asphyxiante », qui réduit leur compétitivité-prix par rapport aux produits pharmaceutiques importés.
Résultat : malgré quelque 50 milliards de FCFA investis, les usines locales ne tournent qu’à près de 20% de leurs capacités, et ne se partagent qu’environ 8 milliards de FCFA sur un marché dont la valeur est comprise entre 125 et 200 milliards de FCFA, selon l’Association des industries du médicament. L’écart entre la taille du marché et la part captée par les producteurs nationaux met ainsi en lumière un potentiel industriel largement inexploité.
Contrefaçon et contrebande : 33 milliards de pertes
À côté des flux d’importations formelles, la montée de la contrebande et de la contrefaçon accentue la pression sur les acteurs locaux. Entre 2020 et 2024, plus de 8,6 milliards de FCFA de médicaments contrefaits ont été saisis au Cameroun, selon le ministère de la Santé publique. Des dizaines de circuits illicites ont été démantelés et la surveillance des frontières comme celle des plateformes numériques a été renforcée.
Le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, interpelle régulièrement l’Ordre national des pharmaciens, appelant à « un engagement fort et visible pour protéger la confiance du citoyen envers le médicament », et exhortant chaque acteur à contribuer à la sécurité sanitaire. En effet, le phénomène dépasse désormais la seule dimension économique pour devenir un enjeu de santé publique majeur... - Lire cet article
Ce 12 novembre 2025, à l’occasion de la Journée Africaine de Lutte contre le Faux Médicament, le Ministre de la Santé Publique, Dr Manaouda Malachie, a lancé un appel solennel : la lutte contre le faux médicament ne peut être gagnée que si chaque citoyen devient un acteur vigilant.
Sous le thème évocateur « Faux médicaments : un danger, une menace réelle », la rencontre tenue à Yaoundé a pris des allures d’alerte nationale. Un compte rendu des services du ministère indique que le ton du Ministre était grave, mais porteur d’espoir. « Le faux médicament ne soigne pas, il tue. Il détruit l’espoir et compromet nos efforts de développement », a déclaré le Dr Manaouda Malachie.
Le Minsanté a rappelé que cette lutte n’est plus l’affaire d’un seul secteur, mais une cause nationale et multisectorielle, mobilisant la santé, la justice, la sécurité, les douanes, l’ANTIC et plusieurs partenaires techniques.
Grâce à cette synergie, le Cameroun a enregistré des résultats probants : plus de 8,6 milliards de francs CFA de médicaments contrefaits saisis depuis 2020, la fermeture de dizaines de circuits illicites et la surveillance renforcée des frontières et des plateformes numériques.
« La multisectorialité de la lutte est désormais effective. Mais les trafiquants se réinventent sans cesse. La vigilance doit rester notre meilleure arme. » ... - Lire cet article
Le Cameroun engage un virage stratégique en matière de santé et d’industrie. À Meyo, le premier ministre Joseph Dion Ngute a procédé à la pose de la première pierre du chantier du complexe pharmaceutique. L’infrastructure devrait permettre de répondre aux besoins nationaux et renforcer la souveraineté sanitaire du pays.
Le Cameroun amorce un tournant majeur dans sa politique sanitaire. Pour réduire les décès liés au paludisme, estimés à 11 602 en 2023 selon l’Organisation mondiale de la santé, et alléger une facture d’importation de médicaments dépassant les 166 000 milliards de francs CFA, le gouvernement mise sur la production locale. Actuellement, celle-ci ne couvre que 5 % des besoins nationaux, obligeant le pays à importer plus de 90 % de ses produits pharmaceutiques. C’est dans cette optique que le Premier ministre, représentant du chef de l’État, a procédé le 3 octobre 2025 à la pose de la première pierre d’un complexe industriel pharmaceutique à Meyo, dans l’arrondissement de Yaoundé 4ème.
Porté par l’homme d’affaires Mbe Idriss Confiance, en partenariat avec la société chinoise Yincheng, ce projet d’envergure vise à transformer durablement le secteur pharmaceutique camerounais. À travers la production locale de médicaments et de dispositifs médicaux, il entend améliorer l’accessibilité aux soins, réduire la dépendance extérieure, et dynamiser l’économie nationale par la création d’emplois et le développement d’un tissu industriel robuste... - Lire cet article
Le Laboratoire national de contrôle de qualité des médicaments et d'expertise (Lanacome) s’engage à accompagner la société François Santé “concepteur du Bome François". C'est l'objet de la cérémonie de la signature de la convention du 04 juillet 2025 à Yaoundé, entre les deux parties.
La convention signée vendredi dernier vise à : contrôler la qualité des produits de la société François Santé Sarl pour certifier leur qualité et valoriser un made in Cameroon répondant aux normes internationales; de former de manière continue et d’encadrer la société François Santé Sarl dans les domaines des bonnes pratiques de laboratoire, l’analyse et la gestion des risques sanitaires et de la sécurité sanitaire des produits destinés à la consommation.
La société François Santé a fait face à plusieurs obstacles dans son désir de certification de ses produits. Aussi la cérémonie de vendredi dernier a-t-elle offert une opportunité à la société François Santé “concepteur du Bome François”, de s'attacher les services du Lanacome, dans le but de se faire accompagner en vue de la certification de ses produits aux normes internationales.
Pour François EKOUMA ANANGA, le PDG de la société François Santé, l'’objectif est aussi de bénéficier de la formation continue de son personnel à des bonnes pratiques des laboratoires, de l’analyse et de la gestion des risques sanitaires. "La société François Santé s’engage de ainsi à respecter scrupuleusement toutes les obligations contenues dans la convention, objet de la signature afin de lui assurer un plein succès pour que vive le partenariat public-privé", a assuré le promoteur... - Lire cet article
La réunion de plaidoyer de haut niveau, tenue à Yaoundé, le 30 mai 2025, a permis de réaffirmer l’engagement politique d’une génération d’enfants et d’adolescents sans sida au Cameroun.
Les dernières données issues de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2018 renseignent que la prévalence du VIH chez les adultes de 15 à 64 ans a connu une baisse significative, passant de 7,4 % en 2004 à 2,7 % en 2018. Toutefois, les enfants restent particulièrement vulnérables, notamment en ce qui concerne le dépistage précoce, la mise sous traitement et la suppression virale.
À la date du 31 décembre 2024, 61 % des enfants estimés vivant avec le VIH ont été identifiés ; 89 % de la cible identifiée avait été mise sous traitement antirétroviral ; 98 % de ceux bénéficiant du traitement ont bénéficié d’un test de charge virale et 85 % avaient atteint une suppression virale. Ces résultats traduisent les efforts déjà consentis, mais soulignent également la nécessité d’intensifier les interventions ciblées, intégrées et équitables.
Face à l’urgence de protéger les plus jeunes du VIH, la réunion de plaidoyer de haut niveau de ce 30 mai 2025 avait pour objectif : éliminer le sida pédiatrique au Cameroun d’ici 2030. Aussi, il s'est agi à travers cette rencontre de réaffirmer l’engagement politique, de renforcer la collaboration intersectorielle en vue de faire progresser l’ambition partagée d’une génération d’enfants et d’adolescents sans sida au Cameroun.
Présidée par l’Inspecteur général des services médicaux et paramédicaux Dr BITANG A MAFOCK Louis Joss, représentant personnel du Ministre de la Santé publique, il a souligné dans son allocution, l’importance de la mobilisation de tous les acteurs pour répondre aux enjeux persistants du VIH chez les enfants et les adolescents. A leur tour, la DLMEP ici représenté par Dr EMAH Basile a rappelé que l’élimination du sida pédiatrique constitue _« un impératif moral et un droit fondamental »._ Les enfants vivant avec le VIH, souvent exposés à la stigmatisation et à l’exclusion sociale, doivent être placés au cœur de toutes les politiques de santé publique.
Prenant la parole au nom de GSK/ViiV Healthcare, l’un des partenaires a mis en lumière les engagements du groupe : développement de formulations pédiatriques adaptées, octroi de licences volontaires pour favoriser la production locale de médicaments dans 123 pays à revenu faible ou intermédiaire, et soutien à des initiatives communautaires dans le cadre du programme Positive Action... - Lire cet article
En marge des rencontres stratégiques qui se tiennent à Genève, le Ministre de la Santé Publique du Cameroun, Dr MANAOUDA Malachie, a eu une audience à huis clos avec les hauts responsables du Fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Parmi les interlocuteurs de marque figurait M. Mark Eldon-Edington, Chef de la Division de la gestion des subventions.
Cette réunion à caractère technique et stratégique a permis de faire le point sur les relations entre le Cameroun et le Fonds mondial, qui a déjà mobilisé près de 1,3 milliard de dollars en faveur du système de santé camerounais au fil des années.
L’un des sujets les plus sensibles abordés a été l’impact de la suspension partielle des financements américains, partenaire qui représente à lui seul environ un tiers des contributions au budget du Fonds mondial. Un changement de paradigme s’impose : « Ce ne sera plus comme avant », a reconnu une source proche des échanges. Les États-Unis ne pourront plus assumer la totalité des financements qu’ils soutenaient jusqu’ici.
Face à cette réalité, un réajustement stratégique des activités a été convenu. Les parties se sont accordées sur la réduction des interventions non essentielles afin de préserver les actions vitales pour la population. Le Cameroun devra en parallèle respecter ses engagements de cofinancement, sous peine de voir ses subventions réduites de 20 %. À ce sujet, le rapport de cofinancement pour l’exercice 2024 a déjà été transmis au Fonds mondial.
Le Ministre a également tenu à rassurer sur la destruction effective des produits pharmaceutiques périmés, désormais achevée dans les dix régions du pays. Une mesure saluée pour son importance dans la gestion des risques sanitaires. - Lire cet article
Une victoire éclatante pour la diplomatie sanitaire nationale.
Le Cameroun vient d’enregistrer une nouvelle avancée stratégique sur l’échiquier de la diplomatie sanitaire internationale. À l’occasion de la 78e Assemblée mondiale de la santé (AMS), qui s’ouvre ce jour au Palais des Nations à Genève, notre pays a été officiellement désigné pour siéger au sein de la Commission Générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un organe décisionnel de tout premier plan.
Cette reconnaissance internationale marque un tournant dans l’histoire de la présence camerounaise dans les instances sanitaires mondiales, et illustre de manière éclatante la montée en puissance du leadership de notre pays sur les questions de santé globale.
Une instance stratégique pour l’OMS
La Commission Générale joue un rôle fondamental dans la gouvernance de l’OMS. C’est elle qui examine et valide le budget-programme de l’organisation, statue sur les grandes orientations politiques, nomme le Directeur Général de l’OMS, et supervise les politiques financières de l’organisation. Être membre de cette commission, c’est donc être au cœur des décisions structurantes qui façonnent l’avenir de la santé publique mondiale.
Une désignation méritée et portée par une diplomatie active
Cette désignation du n’est pas le fruit du hasard. Elle est l’aboutissement d’un engagement constant et stratégique du Chef de l’État, Son Excellence Paul BIYA, qui a personnellement mandaté une délégation de haut niveau pour porter la voix du Cameroun dans cette enceinte internationale... - Lire cet article
L’hôpital Laquintinie sous la supervision du Ministère de la Santé Publique passe à la vitesse supérieure, avec une autre innovation : le conditionnement individualisé (préparation) des médicaments anticancéreux encore appelés produits cytotoxiques (antimitotiques).
Préparation in situ dans la toute nouvelle Unité de reconstruction d’antimitotiques, logée au Service d’Oncologie. Cette préparation marque une avancée remarquable de l’Hôpital Laquintinie, dans la maîtrise du processus de conditionnement des produits cytotoxiques, la sécurisation de leur processus de production, et l’amélioration de la prise en charge des différents cas de cancers.
Il sera désormais possible : ... - Lire cet article
La responsabilité du Leem ne saurait être engagée au titre d'un site tiers auquel l'Utilisateur aurait accès via un lien hypertexte présent sur le Site. Le Leem ne dispose d'aucun moyen de contrôle du contenu de ces sites tiers. En tout état de cause, le Leem n'est pas responsable de l'indisponibilité des sites tiers, de leur contenu, publicité ou autres éléments disponibles sur ces sites tiers. Plus d'informations
Ce site utilise des Cookies collectant des données pour optimiser votre navigation. Plus d'informations.
Les Entreprises du médicament (LEEM) ont pour missions de représenter et défendre l'industrie du médicament, conduire la politique conventionnelle avec l'Etat, négocier avec les partenaires sociaux, promouvoir et défendre l'éthique.
LEEM, Direction des Affaires publiques
58 bd Gouvion Saint Cyr
75858 Paris CEDEX 17