Mené au Centre de recherche médicale de Lambaréné (CERMEL) par le Dr Ghyslain Mombo-Ngoma, un essai clinique de phase 3 a démontré qu’un traitement antipaludique à dose unique est aussi efficace qu’un traitement standard de trois jours. Combinant quatre molécules existantes, cette innovation pourrait révolutionner la prise en charge du paludisme en Afrique en améliorant l’observance et en freinant la résistance aux médicaments, deux défis majeurs de santé publique sur le continent.
Le Gabon s’illustre une nouvelle fois sur la scène médicale internationale. Sous la direction du Dr Ghyslain Mombo-Ngoma, médecin et chercheur au CERMEL de Lambaréné, une équipe internationale a mené un essai clinique de phase 3 sur un traitement antipaludique à dose unique, combinant quatre principes actifs déjà utilisés en Afrique : sulfadoxine, pyriméthamine, artésunate et pyronaridine (SPAP).
Mené entre mai 2024 et octobre 2025, l’essai a impliqué plus de 1 000 patients, dont la moitié âgée de moins de 10 ans, atteints de paludisme simple. Les résultats, présentés lors de la réunion annuelle de la Société américaine de médecine tropicale et d’hygiène (ASTMH) du 9 au 13 novembre 2025, ont démontré une efficacité de 93 %, comparable à celle du traitement standard de trois jours à base d’artéméther-luméfantrine (AL). Aucun effet indésirable grave n’a été rapporté.
«Notre traitement à dose unique est aussi efficace que le traitement standard, avec l’avantage d’une administration simplifiée qui garantit une meilleure observance», a déclaré le Dr Mombo-Ngoma.
Un remède contre la résistance et le défaut d’observance
Ce résultat représente une double victoire dans la lutte contre le paludisme. D’une part, le traitement attaque le parasite sur quatre fronts différents, réduisant considérablement le risque d’apparition de résistances médicamenteuses... - Lire cet article
Ce 12 novembre 2025, à l’occasion de la Journée Africaine de Lutte contre le Faux Médicament, le Ministre de la Santé Publique, Dr Manaouda Malachie, a lancé un appel solennel : la lutte contre le faux médicament ne peut être gagnée que si chaque citoyen devient un acteur vigilant.
Sous le thème évocateur « Faux médicaments : un danger, une menace réelle », la rencontre tenue à Yaoundé a pris des allures d’alerte nationale. Un compte rendu des services du ministère indique que le ton du Ministre était grave, mais porteur d’espoir. « Le faux médicament ne soigne pas, il tue. Il détruit l’espoir et compromet nos efforts de développement », a déclaré le Dr Manaouda Malachie.
Le Minsanté a rappelé que cette lutte n’est plus l’affaire d’un seul secteur, mais une cause nationale et multisectorielle, mobilisant la santé, la justice, la sécurité, les douanes, l’ANTIC et plusieurs partenaires techniques.
Grâce à cette synergie, le Cameroun a enregistré des résultats probants : plus de 8,6 milliards de francs CFA de médicaments contrefaits saisis depuis 2020, la fermeture de dizaines de circuits illicites et la surveillance renforcée des frontières et des plateformes numériques.
« La multisectorialité de la lutte est désormais effective. Mais les trafiquants se réinventent sans cesse. La vigilance doit rester notre meilleure arme. » ... - Lire cet article
Le choléra continue de frapper de nombreuses régions en Afrique, provoquant des épidémies qui touchent surtout les populations vulnérables. Face à cette menace, l’Afrique du Sud pourrait bien offrir une solution innovante grâce à un vaccin entièrement conçu sur le continent.
Biovac et le SAMRC : un vaccin oral 100% africain
Le laboratoire Biovac, en partenariat avec le Conseil sud-africain de la recherche médicale (SAMRC), a lancé les premiers essais d’un vaccin oral destiné à lutter contre le choléra. Selon Glenda Gray, directrice scientifique du SAMRC, ce vaccin revêt une importance particulière car il s’agit du premier entièrement conçu et fabriqué en Afrique. Le communiqué du gouvernement sud-africain souligne que les essais se déroulent actuellement dans plusieurs provinces comme Eastern Cape déjà confrontées à des épidémies de choléra et ont pour objectif principal d’évaluer la sécurité du vaccin chez l’adulte avant de le comparer aux solutions déjà disponibles sur le marché.
Selon les autorités, si les résultats sont concluants, il est possible que le vaccin soit disponible en 2028. Outre son utilisation locale, ce vaccin pourrait également être distribué dans d’autres pays confrontés à des épidémies, renforçant ainsi le rôle de l’Afrique dans la production de solutions sanitaires adaptées à ses besoins... - Lire cet article
Un investissement de 50 millions de dinars pour accroître la production locale et l’exportation vers l’Afrique.
Le groupe pharmaceutique international Hikma a inauguré, ce lundi 10 novembre 2025, sa troisième unité de production en Tunisie, dans la zone industrielle de Sidi Thabet (gouvernorat de l’Ariana). La cérémonie a réuni le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, le directeur général de Hikma Tunisie, Mouin Zaafrane, le Chief Operating Officer du groupe, Tareq Darwazeh, ainsi que plusieurs responsables du secteur pharmaceutique et de la santé.
50 millions de dinars d’investissement
«Le projet, réalisé pour un investissement de plus de 50 millions de dinars, s’inscrit dans la stratégie d’expansion du groupe et vise à renforcer la souveraineté pharmaceutique de la Tunisie», a souligné le ministre Ferjani. Il a en outre salué la compétence des équipes tunisiennes et la confiance des investisseurs dans le climat des affaires tunisien, rappelant que cette nouvelle unité contribuera à la position de la Tunisie comme plateforme pharmaceutique régionale vers l’Afrique et le monde arabe.
«L’inauguration de cette troisième unité, opérée par un acteur majeur de l’industrie pharmaceutique, représente une avancée significative pour la souveraineté sanitaire de la Tunisie, ainsi que pour la région africaine et arabe… Et ce projet illustre, entre autres, la confiance croissante des investisseurs dans le climat des affaires tunisien et dans l’expertise locale avec notamment des produits qui sont conformes aux normes internationales de qualité», a ajouté M.Ferjani.
La nouvelle usine couvre une superficie totale de 6.500 m², dont 2.000 m² dédiés à la production, et emploie 40 personnes supplémentaires, portant l’effectif total de la société à 320 salariés, avec une forte proportion de femmes (40 %). Elle produira une large gamme de médicaments, couvrant notamment les traitements contre les maladies cardiovasculaires, le diabète, les troubles digestifs et neurologiques, ainsi que des antibiotiques.
Près de 30% de la production est destiné à l’exportation vers les pays africains francophones, tandis que le reste approvisionne le marché local... - Lire cet article
Un nouveau médicament contre le paludisme développé par Novartis s'avère aussi efficace que les traitements existants et pourrait contribuer à lutter contre la montée de la résistance médicamenteuse, a indiqué mercredi le laboratoire suisse en présentant les résultats de ses essais de phase finale.
Ce traitement, baptisé ganaplacide/luméfantrine ou GanLum, a été mis au point par Novartis en partenariat avec Medicines for Malaria Venture (MMV), une organisation à but non lucratif.
Selon Novartis, GanLum a démontré une efficacité supérieure à 97 % lors d'un essai de phase III mené auprès de 1 688 adultes et enfants répartis sur 34 sites dans 12 pays africains.
Le paludisme continue de tuer plus de 600 000 personnes chaque année, dont la majorité sont des enfants de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne.
Une résistance en hausse
Les traitements actuels restent efficaces contre cette maladie transmise par les moustiques - avec un taux de succès d'environ 94 % - mais l'inquiétude grandit face à la résistance croissante à l'un de ses principaux composants, l'artémisinine.
La résistance à l'artémisinine a été observée pour la première fois au Cambodge il y a une vingtaine d'années, avant de se propager dans la région du Mékong. Ce phénomène devient aujourd'hui préoccupant dans plusieurs pays africains, avec une résistance partielle confirmée en Érythrée, au Rwanda, en Ouganda et en Tanzanie.
« La résistance médicamenteuse est une menace croissante pour l'Afrique, il est donc urgent de disposer de nouvelles options thérapeutiques », souligne Abdoulaye Djimdé, responsable de l'essai et professeur de parasitologie et mycologie à l'Université des Sciences, Techniques et Technologies de Bamako, au Mali... - Lire cet article
Une chose qui a manqué dans le parcours par ailleurs remarquable de l'initiative d'harmonisation de la réglementation pharmaceutique en Afrique (AMRH) est la voix des patients. Lors de la réunion SCoMRA qui se tient actuellement à Mombasa, le silence de l'AMRH sur la participation des patients s'est enfin fait entendre. Plusieurs participants, dont des personnalités de haut rang du continent et d'ailleurs, ont souligné ce que nous avons toujours dit, mais que personne n'osait dire à haute voix. L'absence de voix des patients dans les processus de l'AMRH n'est pas un oubli. C'est une tendance. Depuis plus d'une décennie, l'AMRH se concentre sur les systèmes, les structures et la science, l'harmonisation des réglementations et la mise en place des fondements de l'Agence africaine des médicaments. Pourtant, au milieu de ces progrès techniques, l'aspect humain de la réglementation a trop souvent été absent.
Le patient, raison même pour laquelle ce travail est nécessaire, n'a jamais été présent dans la salle. Pourtant, ce sont ses expériences vécues, ses difficultés d'accès et ses attentes en matière de sécurité et de confiance qui donnent tout son sens à l'harmonisation réglementaire. À mesure que ces efforts sont intégrés à l'institution AMA, cela doit changer. Les patients ne devraient plus être tenus à l'écart des salles qui accueillent des personnes venues de Seattle, Londres et Genève, tout en refusant celles qui vivent à Dakar, Mombasa et Lilongwe. L'exclusion des patients a privé les patients africains de leur pouvoir d'action, les réduisant à de simples bénéficiaires passifs des systèmes réglementaires, alors qu'ils auraient pu être des partenaires actifs dont les voix guident les priorités et façonnent les résultats. Mais ce n'est qu'avec l'inclusion des patients que les efforts collectifs peuvent se traduire en ce qui compte vraiment. Une meilleure santé et de l'espoir pour chaque Africain.
L'AMRH a excellé dans la mise en place du cadre technique de la réglementation, mais a négligé les personnes mêmes que ces systèmes sont censés servir. Pendant des années, les groupes de la société civile et les défenseurs des patients qui cherchaient à participer ont été accueillis avec indifférence. C'était comme si les points de vue de ceux qui vivent quotidiennement avec la maladie dans les communautés africaines étaient un inconvénient plutôt qu'une nécessité. Il en a résulté une forme d'élitisme réglementaire, une chambre d'écho dans laquelle les professionnels discutent entre eux tandis que les patients restent invisibles et inaudibles, hors de vue.
Au cours d'un des échanges les plus francs de la conférence SCoMRA, plusieurs délégués ont fait remarquer cette omission flagrante. Un représentant de la Fédération internationale des associations et fabricants pharmaceutiques a fait cette observation. « Un point que nous avons tous mentionné hier était l'importance d'impliquer toutes les parties prenantes... Les patients nous manquent et nous devons nous assurer qu'il existe également une plateforme permettant de les impliquer dans la salle. » Un point que le Dr Mimi Darko, la nouvelle directrice générale de l'Agence africaine des médicaments, a souligné qu'elle avait également souligné la veille, en reconnaissant cette lacune et en apportant une note d'espoir. Sa reconnaissance du fait que la voix des patients a été négligée suggère que les Africains peuvent s'attendre à une réglementation future sur le continent guidée par l'inclusion, la transparence et la responsabilité envers la population. Cela marque une rupture avec l'ancienne approche de l'AMRH et annonce un changement vers une culture qui valorise autant l'empathie que l'expertise. Si elle est mise en œuvre avec conviction, son leadership pourrait redéfinir la relation entre les régulateurs et le public qu'ils servent... - Lire cet article
Aujourd'hui marque un tournant historique dans le paysage réglementaire africain en matière de médicaments. Lors de la septième Conférence scientifique sur la réglementation des médicaments en Afrique (SCoMRA), le directeur Symerre Grey-Johnson a officiellement remis le rapport sur l'harmonisation de la réglementation des médicaments en Afrique (AMRH), qui retrace seize années de progrès, à Son Excellence le Dr Delese Mimi Darko, nouvelle directrice générale de l'Agence africaine des médicaments (AMA). La remise du rapport s'est déroulée en présence de régulateurs, de décideurs politiques et de partenaires internationaux. Elle a marqué le passage officiel d'un programme à une institution, d'une vision à une réalité continentale permanente.
Ce moment symbolique a marqué la fin de l'une des initiatives de santé publique les plus influentes du continent. Le programme AMRH a été créé en 2009 afin de réduire la fragmentation en harmonisant les systèmes réglementaires, dans le but d'accélérer l'accès à des produits médicaux sûrs et de qualité garantie dans toute l'Afrique. Au fil des ans, l'AMRH est devenu un puissant mécanisme de renforcement des capacités des régulateurs nationaux. Il a uni les régions, renforcé les systèmes et démontré que la coopération était non seulement possible, mais essentielle à la souveraineté sanitaire. Cependant, comme tous les programmes, l'AMRH a été conçu pour avoir une fin. Sa mission était de préparer le terrain pour quelque chose de plus durable. Une institution qui ancrerait ses réalisations et assurerait la continuité pour les générations à venir.
Cette institution existe désormais. Elle est déjà en place depuis un certain temps, mais aujourd'hui, l'Agence africaine des médicaments assume officiellement son rôle de successeur institutionnel et juridique de l'AMRH. Cette transition n'est pas une rupture. C'est une continuité. Une transition qui élève le travail commencé il y a seize ans au rang de cadre permanent sous l'égide de l'Union africaine. L'AMA hérite des outils, des enseignements et de la dynamique de l'AMRH, mais avec un mandat beaucoup plus fort, une portée plus large et l'autorité juridique nécessaire pour coordonner la réglementation sur l'ensemble du continent. Comme l'a fait remarquer le directeur Grey-Johnson dans son discours, « C'est le début d'une nouvelle ère où les systèmes que nous avons mis en place trouveront un foyer permanent et où notre vision collective se perpétuera à travers l'AMA. »
Le moment choisi pour cette transition ne pouvait être plus opportun. La 7e réunion du SCoMRA, qui s'est tenue à Mombasa, a été délibérément conçue comme un aboutissement et un nouveau départ. Elle a été présentée comme la dernière conférence de l'AMRH et le point de départ de l'ère de l'AMA, un moment où l'Afrique a collectivement reconnu que sa maturité réglementaire avait dépassé le cadre temporaire d'un programme. Les délégués ont décrit l'atmosphère comme étant à la fois nostalgique et pleine d'espoir. Nostalgique du chemin parcouru qui a mené le continent jusqu'ici. Et pleine d'espoir pour les opportunités qui s'offrent désormais à lui... - Lire cet article
Dans le sillage des débats sur la prescription des médicaments génériques ou innovants, la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC) interpelle les autorités et les professionnels de santé. Elle exhorte au strict respect de la loi et à une transparence absolue envers le citoyen, tout en posant les jalons d’une politique médicamenteuse robuste et innovante. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.
Suite à la controverse entourant la prescription des médicaments, qu’ils soient génériques ou princeps, la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC) a tenu à rappeler avec force l’impérieuse nécessité de se conformer à la loi n° 31-08, qui édicte les mesures de protection du consommateur. Elle enjoint ainsi l’ensemble des acteurs du secteur –médecins des secteurs public et privé et pharmaciens– à une application rigoureuse de ce cadre juridique.
Au cœur de ses préoccupations: le droit inaliénable du patient à une information claire et à un choix éclairé entre les traitements génériques et leurs équivalents innovants. La Fédération souligne que le respect de ce droit constitue un pilier essentiel pour la restauration d’une relation de confiance entre le citoyen et le système de santé, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mercredi 12 novembre.
Pour consolider cette démarche, la FMDC préconise la mise en œuvre effective des politiques du médicament et du traitement, dont les mécanismes sont garants d’une amélioration tangible de la qualité des services médicaux, hospitaliers et pharmaceutiques. Elle appelle notamment à l’élaboration et à la généralisation d’un guide spécifique recensant l’ensemble des médicaments génériques disponibles et autorisés sur le marché national.
Par ailleurs, la Fédération plaide pour un renforcement des dispositifs de contrôle, tant en amont qu’en aval, sur les circuits d’importation et de commercialisation des médicaments et équipements médicaux. Elle insiste également sur l’importance cruciale de soutenir l’innovation pharmaceutique locale par le déploiement de moyens substantiels en faveur de la recherche scientifique au sein des instituts, laboratoires et établissements d’enseignement supérieur, relaie Al Ahdath Al Maghribia... - Lire cet article
Dans un message fort et sincère prononcé lors de la Conférence scientifique sur la réglementation des produits médicaux en Afrique (SCoMRA), la directrice générale de l'Agence africaine des médicaments (AMA) a lancé un appel clair, convaincant et urgent aux pays du continent. « Les pays qui n'ont pas encore rejoint l'Agence africaine des médicaments, rejoignez-nous, s'il vous plaît. » Elle a lancé cet appel tout en exposant les priorités stratégiques claires de sa direction pour la première année de l'Agence africaine des médicaments depuis qu'elle a pris ses fonctions à Kigali il y a quelques semaines. L'appel de la Dre Delese Mimi Darko n'était pas une simple formalité ou un besoin d'expansion institutionnelle. C'était un appel à l'unité, à la détermination et à un destin commun. À une époque où la souveraineté sanitaire de l'Afrique et l'accès à des médicaments sûrs, efficaces et abordables sont plus vitaux que jamais, son message aux pays était qu'aucun pays ne peut se permettre de rester à l'écart. « L'AMA ne peut pas commencer avec 31 pays », a-t-elle déclaré. « Elle doit commencer avec l'Afrique, toute l'Afrique. »
À ce jour, 31 pays ont ratifié le Traité de l'AMA. Il s'agit là d'une étape extraordinaire, qui marque l'un des efforts d'harmonisation réglementaire les plus rapides dans le domaine de la gouvernance mondiale de la santé. Mais cela révèle également un défi à relever pour l'Agence africaine des médicaments : 24 pays n'ont pas encore signé ou ratifié le Traité de l'AMA. Pour une institution conçue pour servir tout un continent, ce déséquilibre pose un dilemme à la fois en matière de gouvernance et sur le plan moral. Il soulève une question cruciale. Comment une agence conçue pour protéger la santé de tous les Africains peut-elle remplir son mandat alors que près de la moitié du continent reste en dehors de son cadre officiel ?
C'est une question impossible à répondre et la directrice générale a eu raison de la poser à ce moment critique. Elle a reconnu qu'il est difficile de diriger une institution qui doit impliquer deux groupes de nations. Ceux qui ont ratifié et ceux qui ne l'ont pas fait, alors que l'objectif est de servir tout le monde. Ses propos ont souligné un fait parfois négligé : l'AMA n'est pas censée être un club réservé à quelques-uns. C'est l'Agence africaine des médicaments. Une institution pour les cinquante-quatre pays. La directrice générale souhaite que tout le monde soit présent à la table, contribue, participe et façonne cet avenir commun. Car l'Afrique réussit et échoue ensemble.
Son message était à la fois urgent et optimiste. L'AMA n'a jamais été conçue comme un organisme fragmenté au service de certaines régions. Sa force réside dans son universalité. Elle a été créée pour harmoniser les systèmes réglementaires, renforcer les capacités réglementaires et garantir que tous les Africains puissent avoir confiance dans la sécurité, l'efficacité et la haute qualité des médicaments et des vaccins qui leur sont fournis. Mais pour concrétiser cette vision, il faut que tout le continent avance dans le même sens. D'une seule voix, à un seul rythme, avec une seule et même détermination.
La directrice générale a clairement indiqué que l'adhésion de ces pays serait l'une des trois grandes priorités de la première année. La première consiste à intégrer tous les pays dans la famille de l'AMA, en garantissant leur pleine participation et leur pleine représentation. La deuxième consiste à renforcer les capacités techniques et institutionnelles des autorités réglementaires nationales (ARN) africaines. Ces agences, a-t-elle déclaré, sont le moteur de l'AMA. « Notre succès dépendra entièrement de leurs capacités », a-t-elle souligné. « Les ARN sont le bras exécutif de l'Agence africaine des médicaments — tout ce que nous faisons dépendra d'elles. » Enfin, veiller à ce que l'industrie locale prospère... - Lire cet article
La récente publication des conclusions du Bureau d'enquête des journalistes confirme ce que nous redoutions. Et elles vont même plus loin. Elles renforcent nos pires craintes et intensifient notre inquiétude. Le problème des médicaments de qualité inférieure et contrefaits n'est plus un dérapage occasionnel ou un incident isolé. Il est désormais profondément ancré dans de nombreux pays africains, intégré dans les systèmes mêmes qui sont censés protéger et soigner. Et les Africains en paient le prix. Non pas avec des désagréments, mais avec leur vie.
Ce n'est pas un problème que nous pouvons nous permettre de traiter comme une routine. Il ne s'agit pas seulement d'une réglementation insuffisante, de frontières poreuses ou de systèmes de santé surchargés. Il s'agit d'une question de vie ou de mort. Il s'agit de personnes qui ont tout fait correctement. Des personnes qui ont trouvé le courage de se faire soigner. Des personnes qui ont fait confiance à leur système de santé, qui prennent les médicaments qui leur sont prescrits. Et qui continuent de souffrir ou de mourir parce que le traitement qu'elles reçoivent n'est pas celui qu'il prétend être.
Le cancer n'est pas une tragédie lointaine. Il est présent dans nos foyers, nos hôpitaux, nos communautés. Pour beaucoup de personnes sur le continent africain, les médicaments génériques de chimiothérapie sont le seul espoir de survie. Ces médicaments ne sont pas seulement des outils. Ils sont des bouées de sauvetage. Sans eux, l'accès au traitement du cancer devient une cruelle illusion. Une promesse murmurée puis rompue.
Mais voici le problème inimaginable. Les médicaments censés sauver des vies africaines les sabotent au contraire. Une étude révolutionnaire a révélé que près d'un échantillon sur cinq de médicaments contre le cancer prélevés au Cameroun, en Éthiopie, au Kenya et au Malawi n'a pas passé les tests de qualité. Ce ne sont pas seulement des statistiques. Cela concerne des personnes réelles. Des mères. Des frères. Des filles. Des épouses. Tous reçoivent des médicaments qui ne contiennent pas suffisamment de principe actif pour être efficaces, ou pire, qui en contiennent trop, ce qui entraîne un risque de toxicité grave. Ce ne sont pas seulement des chiffres sur un tableau de bord de santé publique. Ce sont des vies humaines prises au piège dans un pari dangereux par une industrie mondiale qui pèse plusieurs milliards de dollars et qui, selon Bloomberg News, tire profit des mauvais médicaments, comme le montre son reportage approfondi intitulé « The Business of Bad Medicine » (Le commerce des mauvais médicaments).
Les médicaments testés comprenaient le cisplatine, la doxorubicine, le méthotrexate et d'autres. Ils figurent sur la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé. Les médicaments essentiels sont soigneusement sélectionnés par des experts car ils constituent les traitements les plus scientifiquement éprouvés et les plus rentables pour les problèmes de santé les plus urgents auxquels sont confrontés les pays. Ils constituent un outil essentiel qui guide les décisions d'achat dans les systèmes de santé du monde entier. En donnant la priorité aux traitements les plus scientifiquement prouvés et les plus rentables pour les besoins de santé les plus urgents, ils aident les gouvernements et les institutions de santé à concentrer leurs ressources limitées sur les médicaments qui ont le plus grand impact, garantissant ainsi l'accès à des soins de qualité pour le plus grand nombre. Il n'est pas exagéré de dire qu'ils constituent l'épine dorsale de tout système de santé, garantissant à tous l'accès à des soins sûrs, efficaces et abordables... - Lire cet article
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