Depuis plusieurs mois, de nombreux médicaments manquent à l’appel dans les pharmacies privées. Et lorsqu’ils refont surface sur les étagères d’officines, leur prix a été majoré et le public a du mal à s’y retrouver. Sadeck Vawda, directeur général de la société pharmaceutique Unicorn (MSJ Ltd), une référence dans le milieu pharmaceutique local, en donne les raisons et fait le point sur l’industrie pharmaceutique en général pour aider le public à définir les rôles de tout un chacun et à y voir plus clair.
Avant d’arriver sur les étagères des pharmacies à Maurice, quel est le parcours d’un médicament ?
Pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de l’industrie, définissons tout d’abord ce qu’est un médicament. Il s’agit de toute substance, autre qu’un aliment, utilisée pour prévenir, diagnostiquer, traiter ou soulager les symptômes d’une maladie ou d’un état anormal. Il y a deux types de médicaments: ceux innovateurs et les génériques. Le médicament innovateur ou original est issu de la recherche. Le générique est le terme donné au médicament commercialisé après la chute du brevet de l’original. Le générique doit avoir la même composition, la même forme pharmaceutique, soit gélules, comprimés ou sirops comme l’était le médicament original, et la même bioéquivalence que celui-ci, c’est-à-dire la même biodisponibilité qui est la vitesse et quantité de principe actif libéré dans l’organisme. Les trois piliers pour un médicament sont sa qualité, ce qui signifie que le produit doit être fabriqué dans des conditions garantissant sa qualité et sa pureté, son efficacité, soit qu’il doit remplir son rôle de traiter et de prévenir la maladie pour laquelle il est destiné et sa sécurité ou innocuité, c’est-à-dire qu’il ne doit pas provoquer des effets indésirables graves ou inacceptables.
Le parcours du médicament original de sa découverte jusqu’à sa mise sur le marché prend du temps. Il y a la recherche d’abord et le développement du prototype, les essais précliniques sur les animaux, les essais cliniques sur l’humain, en trois phases, l’autorisation de mise sur le marché, la commercialisation et la surveillance post-commercialisation. C’est un processus longet coûteux. Entre la découverte d’un médicament et sa mise sur le marché, il peut s’écouler dix à 12 ans pour un taux de succès de 5 %. Un brevet est déposé pour une durée de 20 ans à partir de la découverte. Ce qui fait que le laboratoire a en moyenne huit à dix ans pour récupérer son investissement avant que les génériques n’arrivent sur le marché... - Lire cet article
Ils arrivent souvent aux urgences avec une anémie sévère, des douleurs abdominales, lors d’épisodes de crise particulièrement douloureux et dangereux. Des milliers d’enfants souffrant des formes graves de drépanocytose sont pris en charge chaque année dans les hôpitaux d’Afrique subsaharienne où travaillent les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF). Une poignée est aujourd’hui traitée avec de l’hydroxyurée, un médicament qui permet de prévenir les crises sévères. Au-delà du traitement symptomatique, une prise en charge dédiée, plus intégrée et préventive est désormais développée au Niger, et devrait être étendue à d’autres projets MSF de la région.
Maladie génétique héréditaire la plus fréquente dans le monde, la drépanocytose touche plus de 5 millions de personnes. 150 millions sont porteuses de ce trait génétique et selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 240 000 enfants atteints de drépanocytose naissent chaque année en Afrique. Une majorité d’entre eux décèdent avant l’âge de cinq ans des suites de complications liées à la maladie telles que des infections graves, des crises vaso-occlusives ou encore de détresse respiratoire.
Pourtant des techniques de dépistage rapide et des traitements existent, permettant d’améliorer leurs chances de survie et leur qualité de vie.
La greffe de moelle osseuse est à ce jour le seul traitement curatif de la maladie, et récemment, de nouvelles techniques qui se basent sur la thérapie génique obtiennent des résultats prometteurs notamment aux Etats Unis et au Royaume uni.
Au Niger, où près d’une personne sur quatre est porteuse du gène drépanocytaire, c’est un enjeu de santé publique qui mobilise les autorités sanitaires, dont le Centre national de référence de la drépanocytose à Niamey, des acteurs médicaux comme MSF, et des associations de la société civile... - Lire cet article
Abuja (Agence Fides) – Au cours des dernières semaines au Nigeria, un vaccin contre la fièvre de Lassa développé par des chercheurs locaux a montré des signes d’efficacité dans la lutte contre cette maladie qui, au cours du premier semestre 2025, a enregistré 747 nouveaux cas et 142 décès dans ce pays africain. C'est Simeon Agwale, directeur général de la société pharmaceutique nigériane Innovative Biotech, qui a annoncé cette nouvelle. Le vaccin a été développé sous licence de l'université de Melbourne et les doses destinées à l'expérimentation ont été produites aux États-Unis, en attendant que les infrastructures nécessaires soient construites au Nigeria.
Pour le géant africain, la possibilité de développer de manière autonome et de produire le vaccin contre une maladie qui continue de le frapper – le taux de mortalité a augmenté par rapport à 2024 – représente un résultat significatif, signe d'une tendance positive en matière de développement de vaccins sur tout le continent.
Plusieurs pays africains cherchent à augmenter leur production interne de vaccins, une priorité qui s'est renforcée depuis la pandémie. En 2022, le Partenariat pour la fabrication de vaccins en Afrique (Pavm) a été créé dans le but de produire 60 % des besoins en vaccins de l'Afrique d'ici 2040 (à l'heure actuelle, ce pourcentage n'est que de 1 %).
Le problème de la production des vaccins est également lié aux phases de conception et de développement. Selon le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (Cdc), le département de l'Union africaine chargé de la prévention et du contrôle des maladies, en 2024, on comptait vingt-cinq projets de vaccins sur tout le continent : quinze en phase initiale de développement, cinq avec une capacité de production mais sans capacité de transfert, cinq avec une capacité de production et une capacité de transfert. Ces chiffres sont encourageants et sont renforcés par le fait qu'il existe au moins une dizaine d'entreprises pharmaceutiques actives sur tout le continent, notamment au Nigeria, au Maroc, en Égypte, en Afrique du Sud et en Algérie. Tous ces aspects contribuent à renforcer l'écosystème vaccinal qui a déjà porté ses fruits dans le passé, comme le vaccin contre Ebola développé après l'épidémie de 2013 en Afrique de l'Ouest... - Lire cet article
Face à des pénuries de médicaments devenues récurrentes et profondément déstabilisantes pour le système de santé, l’édition 2025 des Pharma Days a placé cette problématique au cœur de ses échanges. Causes multiples, responsabilités partagées et leviers d’action… retour sur une crise structurelle et les pistes proposées pour en sortir.
La pénurie de médicaments ne relève plus de l’exception. Elle s’installe dans la durée et perturbe gravement la chaîne de soins. En effet, ce qui n’était autrefois qu’un incident logistique ponctuel est en train de devenir une réalité structurelle dans de nombreux pays, notamment au Maroc.
Antibiotiques, collyres, anticancéreux, traitements pour l’hypertension, le diabète ou l’épilepsie... les pénuries ne font plus de distinction. Tous les segments thérapeutiques sont désormais exposés. C’est dans ce contexte préoccupant que l’Amicale des pharmaciens du Maroc (APM) a organisé, le samedi 14 juin au Palais des Congrès Rabat Bouregreg, l’édition 2025 de Pharma Days. Cette rencontre a choisi cette année de mettre la lumière sur la crise des pénuries. Deux panels ont été entièrement consacrés à cette problématique, réunissant professionnels, experts, industriels et représentants des autorités sanitaires.
Les pharmaciens en première ligne face au désarroi des patients
Les participants ont ainsi souligné que ces pénuries impactent l'exercice du pharmacien, qui doit faire face au mécontentement des patients, particulièrement lorsqu'il ne dispose d'aucune alternative à leur proposer. «Depuis deux décennies, les pénuries sont passées du stade conjoncturel au stade structurel... - Lire cet article
Le cannabis thérapeutique s’impose comme un enjeu stratégique au Maroc, et Pharma5 entend bien y jouer un rôle majeur. Sa présidente directrice générale (PDG), Mia Lahlou Filali, affirme que cette filière est désormais une priorité stratégique pour le laboratoire, qui travaille depuis quatre ans à maîtriser toute la chaîne de valeur.
Le cannabis thérapeutique s’impose aujourd’hui comme un enjeu clé dans le secteur pharmaceutique au Maroc. Pour Pharma5, acteur majeur du médicament au Royaume, il constitue une priorité stratégique, comme le souligne Mia Lahlou Filali, PDG du laboratoire.
Depuis quatre ans, l’entreprise investit dans cette filière avec un objectif clair: maîtriser l’intégralité des étapes clés de la chaîne de valeur. «Nous avons obtenu une autorisation de mise sur le marché pour un médicament contre l’épilepsie l’année dernière. Ce produit, conçu à partir d’un cannabis 100% marocain, sera bientôt lancé au Maroc», relate la dirigeante.
Selon elle, Pharma5 ne se limite pas à la mise à disposition de médicaments, mais s’engage également dans les préparations magistrales et les compléments alimentaires, élargissant ainsi l’offre thérapeutique basée sur cette plante... - Lire cet article
Une fois installée et mise en service, cette unité spécialisée produira toutes sortes de crèmes et autres produits pour albinos afin d’améliorer leur santé, a affirmé Jhony Chancel Ngamouana, président de l’Association Jhony Chancel pour les albinos, lors de la Journée mondiale de sensibilisation à l’albinisme célébrée récemment.
L’albinisme, a indiqué Jhony Chancel Ngamouana, est une maladie génétique due à la carence des mélanines, une substance dermique qui protège la peau contre certaines pathologies cutanées. Elle attaque les albinos par les yeux, les cheveux et la peau qui lui entraine le cancer, première cause de mortalité de ces derniers en Afrique.
Pour se protéger contre ces pathologies, a-t-il précisé, l’albinos doit appliquer au quotidien des crèmes de protection solaires pour renforcer les mélanines. Au Congo, ces produits étant rares et coûteux, les patients sont de plus en plus exposés. Ce qui justifie, en effet, son combat qui a débouché sur la mise en place d’une clinique spécialisée dédiée à la prise en charge gratuite des albinos.
« Avant la mise en place de notre clinique, 3 à 4 albinos mourraient à cause du cancer de la peau. Mais aujourd’hui, grâce à cette unité de prise en charge, la situation s’est nettement améliorée, car depuis lors, nous n’avions enregistré que neuf décès en onze ans », s’est réjoui Jhony Chancel Ngamouana... - Lire cet article
Le ministère de la Santé a récemment présenté un nouveau modèle de fixation des prix des médicaments, visant à concilier l’amélioration de l’accès aux traitements avec la préservation de la soutenabilité financière du système de santé. Cette réforme, largement commentée par les experts, entend rationaliser la tarification pharmaceutique en s’appuyant sur un cadre plus équilibré entre les enjeux économiques et les besoins des patients.
Ce nouveau dispositif repose sur trois piliers fondamentaux. Le premier consiste à fixer les prix publics de vente (PPV) uniquement pour les médicaments remboursables ou susceptibles de l’être, ce qui limite la portée des contrôles tarifaires aux traitements pris en charge par l’assurance maladie. Le second axe prévoit une révision optimisée des PPV, tant pour les médicaments princeps que pour les génériques. Enfin, un mécanisme innovant instaure un double prix, facial et remisé non divulgué, destiné aux médicaments les plus coûteux pour le système de santé.
Cette double tarification cible principalement les traitements qui représentent la majeure partie des remboursements des caisses d’assurance maladie. Une étude récente révèle que seulement 150 médicaments concentrent 54 % des remboursements, et 17% concernent des traitements dont le prix dépasse 10.000 dirhams par boîte. Pour maîtriser cette dépense, le ministère introduit un système de prix négociés confidentiels, permettant aux laboratoires de proposer un tarif de cession inférieur au prix facial sans divulguer ce montant. Cette pratique, déjà utilisée dans plusieurs pays européens, vise à éviter que d’autres marchés ne prennent ce prix comme référence, tout en garantissant l’accès à l’innovation thérapeutique... - Lire cet article
Le ministre de la Santé publique, de l'Hygiène et de la Prévoyance sociale, le Dr Samuel Roger Kamba, a procédé récemment à la réception officielle du premier lot de médicaments antituberculeux de première ligne, produits localement en République démocratique du Congo par le laboratoire Phatkin.
Ces médicaments ont été remis ensuite au directeur général du Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT). Avec cette avancée dans la production locale des médicaments contre la tuberculose, la RDC marque un tournant historique dans la lutte contre cette maladie qui constitue l'une des causes de décès. En sus, grâce à cette production, le pays sera à l'abri de la pénurie des médicaments de première ligne. Il faut déjà noter que 47 438 personnes, réparties dans 13 provinces, bénéficieront du premier lot livré par le laboratoire Phatkin.
Dans son allocution, le ministre de la Santé a salué cette initiative comme « un acte concret de souveraineté pharmaceutique », soulignant que cette production locale vient répondre à des défis critiques d’approvisionnement mondial. « Lorsque le directeur du PNLT m’a informé des difficultés d’approvisionnement au niveau international, j’ai demandé si Phatkin pouvait relever le défi. Aujourd’hui, c’est chose faite », a-t-il déclaré. - Lire cet article
Cette usine est la première du genre en Afrique et dans le monde arabe. Elle vient consolider une présence industrielle déjà robuste.
Le groupe Hikma Pharma franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de développement en Algérie avec l'inauguration de sa cinquième unité de production. Inauguré par le ministre jordanien de la Santé et les secrétaires généraux des ministères de la Santé et de l'Industrie pharmaceutique, hier à Alger, cette usine est, en dehors des États-Unis et de l'Europe, la première du genre en Afrique et dans le monde arabe et vient consolider une présence industrielle déjà robuste.
Elle s'ajoute aux quatre autres sites du groupe, dont une usine pionnière dédiée à l'oncologie orale, lancée en 2021. Dotée de deux lignes de production ultramodernes, la nouvelle unité se concentrera sur des formes pharmaceutiques complexes : les ampoules liquides et les flacons de poudre lyophilisée. «La capacité de production initiale est de 10 millions d'unités par an, un chiffre qui sera revu à la hausse au fil du temps», a déclaré Abdulkarim Kabech, directeur général de Hikma Pharma Algérie. Cette capacité permettra de couvrir une large gamme de domaines thérapeutiques essentiels, tels que les antibiotiques et les anesthésiques, répondant ainsi aux besoins critiques du système de santé algérien...
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Oui, dix millions !
KERA HEALTH, fondée par le chercheur en intelligence artificielle Moustapha Cissé, vient de recevoir un financement de l’IFC (membre du Groupe Banque mondiale).
Leur ambition ?
Construire une infrastructure de santé connectée grâce à l’IA reliant hôpitaux, laboratoires, pharmacies et assurances.
Ce n’est pas juste une levée.
C’est un signal fort.
Un pas de géant dans une région où l’accès au soins de santé reste encore un luxe.
La révolution healthtech africaine est en marche. - Lire cet article
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