Alors que le Maroc tente de concilier protection des brevets et accès aux médicaments, des lois obsolètes et des contradictions institutionnelles sapent ses ambitions sanitaires.
Derrière les discours sur l’innovation, un système verrouillé préserve les intérêts des multinationales… au détriment des patients ! Un débat a été organisé récemment à ce sujet par la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques (FMIIP), à l’occasion de la 6e édition des Pharma Day.
Il a porté sur l’équilibre entre protection des brevets pharmaceutiques et accès aux médicaments en Afrique, particulièrement au Maroc, révélant des tensions profondes entre impératifs économiques, sanitaires et juridiques.
Lors d’un panel, Dr Othoman Mellouk, responsable du programme de propriété intellectuelle et d’accès aux médicaments, et Mohamed El Saïd, professeur en commerce international et en droit de la propriété intellectuelle, ont exposé les défis posés par le système actuel de propriété intellectuelle (PI), tout en soulignant les opportunités et les pièges des réformes en cours. Analysons leurs arguments, les implications pour le Maroc et les pistes pour concilier innovation et santé publique.
Les flexibilités ADPIC : Un outil sous-utilisé
Dr Mellouk souligne que l’accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), de l’OMC, tout en instaurant des brevets sur les médicaments, intègre des mécanismes de régulation pour en limiter les abus. Des «garde-fous» qui incluent des critères stricts de brevetabilité — nouveauté, inventivité et application industrielle — ainsi que des procédures d’opposition permettant à des tiers de contester la validité des brevets... - Lire cet article
Le secteur des industries pharmaceutiques et médicamenteuses au Maroc a généré un chiffre d’affaires dépassant 23 milliards de dirhams en 2023, soit environ 5 % du produit intérieur brut industriel national. Désormais, cette filière stratégique assure plus de 75 % des besoins en médicaments du marché local, tout en orientant une part croissante de sa production vers l’exportation, notamment en direction du continent africain.
Le tissu industriel national se compose de 56 unités de production, employant près de 65.000 personnes, dont 12.000 en emplois directs, a indiqué Youssef Fadel, directeur général de l’Industrie au ministère de l’Industrie et du Commerce. Selon lui, la production pharmaceutique locale couvre 58 % de la demande nationale en valeur, tandis que 17 % de cette production est destinée à l’export.
Ces indicateurs illustrent le rôle structurant et stratégique du secteur dans la consolidation de la souveraineté sanitaire du Royaume et dans son rayonnement régional, a souligné Fadel. Ils traduisent également la dynamique de transformation du secteur, portée par une nouvelle génération de projets industriels à haute valeur ajoutée.
Parmi ces projets figure l’usine « Marbio », présenté comme un tournant majeur dans la production de vaccins au Maroc. Grâce à l’unité industrielle de Benslimane, le pays dispose désormais d’une plateforme technologique de dernière génération, capable de répondre aux besoins nationaux et africains, tout en renforçant son autonomie en matière de vaccins et de biomédicaments alternatifs. D’autres projets structurants sont en cours dans le domaine des biosimilaires, un segment stratégique qui permet l’accès à des traitements innovants à coût maîtrisé, notamment pour les pathologies chroniques.
De son côté, Samir Ahid, président de l’Agence Marocaine des Médicaments et Produits de Santé (AMMPS), a réaffirmé la montée en puissance de l’industrie pharmaceutique nationale. « Nos 56 sites industriels couvrent aujourd’hui plus de 75 % des besoins du système de santé marocain, tout en exportant vers de nombreux pays africains et au-delà », a-t-il précisé... - Lire cet article
Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui, a annoncé, lundi à Rabat lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, le lancement d’un processus de révision approfondie du système de tarification des médicaments au Maroc.
En réponse à une question orale du Groupe Haraki portant sur la « Politique nationale des médicaments », le ministre a précisé que cette réforme vise à établir un équilibre entre le pouvoir d’achat des citoyens, encourager l’accès aux médicaments innovants et garantir la pérennité de la couverture sanitaire.
Un nouveau modèle de tarification des médicaments est en cours d’élaboration dans un cadre consultatif avec toutes les parties concernées, en vue d’adopter une tarification juste et transparente, assurant l’équité, basée sur des références internationales tout en tenant compte des spécificités nationales, a-t-il fait savoir.
La politique médicamenteuse constitue l’un des piliers fondamentaux de la réforme du système de santé national, sous le Leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a affirmé le ministre.
Et d’ajouter qu’elle repose sur plusieurs axes stratégiques, notamment la création de Agence Marocaine des Médicaments et des Produits de Santé (AMMPS), rappelant que cette agence est officiellement opérationnelle depuis la nomination de son directeur général par Sa Majesté le 18 octobre dernier, suivie de la tenue de son premier conseil d’administration... - Lire cet article
La directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé pour la Méditerranée orientale, Dr Hanan Hassan Balkhy, a effectué du 5 au 7 mai 2025 sa première visite officielle au Maroc. Ce déplacement stratégique a permis de consolider les relations entre le Royaume et l’agence onusienne, autour de la couverture santé universelle, de la souveraineté pharmaceutique et du renforcement de la coopération régionale.
Reçue à Rabat par le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tahraoui, Dr Balkhy a salué les réformes en cours du système de santé marocain dans le cadre de la stratégie de coopération pays 2023-2027. Elle a exprimé le soutien de l’OMS à l’ambition du Maroc de renforcer son autonomie en matière de production de médicaments et vaccins.
Dans ce cadre, elle a rencontré Younes Hilali, directeur du laboratoire Maripou, spécialisé dans la fabrication de vaccins, et a visité le laboratoire national de contrôle des médicaments, ainsi que l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé, dirigée par Dr Samir Ahid. Elle a réaffirmé l’engagement de l’OMS à accompagner le Royaume dans la mise en œuvre de sa politique pharmaceutique nationale.
Au port Tanger Med, elle a mis en lumière le potentiel stratégique de la plateforme logistique pour améliorer l’accès régional aux médicaments et équipements médicaux, qualifiant l’unité nationale de surveillance sanitaire aux frontières de centre collaborateur de référence... - Lire cet article
La logistique dans le secteur pharmaceutique reste encadrée par des règles strictes, limitant certaines fonctions de la sous-traitance logistique. C’est notamment le cas du stockage. Younes Lamarti, directeur Pays d’AGL, nous explique cette spécificité logistique.
Le Maroc se distingue par une réglementation du médicament très encadrée : seuls les pharmaciens d’officine, les importateurs agréés, les laboratoires pharmaceutiques et les répartiteurs sont autorisés à stocker les produits pharmaceutiques. « En France, par exemple, les opérateurs logistiques peuvent obtenir le statut de stockeur et entreposer les produits pharmaceutiques. Cela permet d’optimiser les coûts logistiques et, à terme, de réduire les prix des médicaments. Bien entendu, ces stockeurs doivent respecter des normes strictes de sécurité et de qualité pour préserver l’intégrité du produit et protéger la santé du consommateur. Pour l’heure, notre intervention au Maroc se limite à la gestion des importations de produits pharmaceutiques », explique Younes Lamarti, directeur Pays d’AGL, l’opérateur logistique multimodal de référence en Afrique.
Une expertise internationale
AGL Maroc intervient principalement sur le segment international de la chaîne de valeur logistique, notamment pour l’importation d’intrants destinés à la fabrication locale de médicaments ainsi que de produits finis parapharmaceutiques. « Les produits pharmaceutiques finis nécessitent des conditions de température contrôlée, entre +15°C/+25°C ou +2°C/+8°C. Nous disposons d’un magasin sous douane, également à température dirigée, spécialement dédié à ces produits », souligne Younes Lamarti. Concernant les produits parapharmaceutiques, des installations similaires sont également mises en place. « Nous assurons même le dernier kilomètre, toujours sous température dirigée », précise-t-il... - Lire cet article
Le Maroc, un des pays leaders en matière d’industrie pharmaceutique, nourrit l’ambition de devenir le pourvoyeur principal de médicaments en Afrique, a affirmé, mardi à Rabat, la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour le Moyen-Orient, Hanane Hassan Balkhi.
Les partenariats du Maroc peuvent aller au-delà de l’Afrique, grâce à la fois aux progrès enregistrés dans les domaines académique et d’industrie pharmaceutique et à sa position géographique importante, a-t-elle déclaré à la MAP, à l’issue de ses entretiens avec le directeur de l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé (AMMPS), Samir Ahid.
Soulignant l’importance de la mission de l’AMMPS en matière d’industrie pharmaceutique, Mme Balkhi a salué les efforts déployés par l’Agence pour assurer des médicaments sûrs et à des prix abordables et en faciliter l’accès pour tous.
L’OMS veille, à travers son antenne régionale, à nouer divers partenariats dans l’objectif de mettre en place une stratégie régionale de production de médicaments et de produits de santé et garantir la souveraineté pharmaceutique, notamment au niveau du Moyen-Orient, a-t-elle poursuivi... - Lire cet article
Longtemps restée dans l’ombre, l’industrie pharmaceutique marocaine connaît une montée en puissance silencieuse mais décisive. Soutenue par un écosystème robuste, des figures entrepreneuriales engagées et une vision stratégique axée sur la souveraineté sanitaire, elle s’impose aujourd’hui comme un acteur clé du continent. Cet article est une revue de presse tirée de Jeune Afrique.
Discrètement, le Royaume dispose d’un écosystème pharmaceutique parmi les plus développés d’Afrique. Le secteur affiche des performances éclatantes. En 2023, il a enregistré un chiffre d’affaires record de 21 milliards de dirhams, en hausse de 50% sur un an. Le Maroc couvre désormais près de 80% de ses besoins en médicaments et se hisse au deuxième rang continental, juste derrière l’Égypte, note le magazine Jeune Afrique, qui consacre un dossier au sujet.
Derrière les bilans comptables, ce sont avant tout des histoires d’entrepreneurs, de familles visionnaires et de paris audacieux. L’histoire démarre en 1933 avec la création de Cooper Pharma, alors simple comptoir d’importation sous contrôle français. Lorsque Sanofi absorbe la maison mère française dans les années 1990, le laboratoire bascule dans le giron marocain. Cette dynamique s’accélère avec l’émergence de nouveaux acteurs: Sothema (1976), Galenica (1978), Pharma 5 (1985). L’État encadre la production dès 1965 et fonde en 1969 le Laboratoire national du contrôle des médicaments (LNCM), garantissant qualité et souveraineté. Aujourd’hui, sur la cinquantaine de laboratoires pharmaceutiques actifs au Maroc, une trentaine sont Marocains, dont trois champions qui s’activent à produire pour le Maroc, mais aussi pour le monde.
L’histoire de Pharma 5 débute avec un pari audacieux. En 1985, Abdallah Lahlou-Filali mise sur la fabrication locale de génériques, alors peu prisés. Un choix politique et social, qui répond à des besoins cruciaux: tuberculose, infections infantiles, maladies hydriques. L’État soutient l’initiative, conscient des enjeux de santé publique. Trente ans plus tard, c’est sa fille, Mia Lahlou-Filali, qui prend les rênes. À ses côtés, sa sœur Yasmine, docteure en pharmacie, supervise la formulation des médicaments... - Lire cet article
Après plusieurs cas d’étouffement survenus chez des nourrissons, l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé (AMMPS) décide d'interdire l’administration à domicile du médicament PAXVITA-D3. Ce complément de vitamine D, utilisé dans les programmes de nutrition infantile, devra désormais être donné exclusivement dans les centres de santé publics.
Dans un communiqué officiel signé par l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé (AMMPS), les autorités sanitaires marocaines annoncent de nouvelles règles strictes concernant l’administration du médicament PAXVITA-D3. Ce produit, prescrit pour pallier les carences en vitamine D chez les nourrissons, est désormais réservé à un usage médical encadré.
Distribué dans le cadre du Programme national de nutrition, PAXVITA-D3 se présente sous forme de solution buvable fortement dosée (100 000 UI), conditionnée en ampoules de 5 ml. Il ne pourra plus être administré par les familles à domicile, mais exclusivement par des professionnels de santé au sein des établissements de soins relevant du ministère de la Santé et de la Protection sociale... - Lire cet article
Les importations marocaines de produits médicaux et pharmaceutiques en provenance de l’Union européenne ont atteint un montant de 559 millions d’euros en 2024, marquant une hausse notable par rapport à l’année précédente. D’après les données publiées par Eurostat, l’office européen des statistiques, cette progression représente une augmentation significative par rapport aux 482 millions d’euros enregistrés en 2023.
Cette dynamique traduit un renforcement de la dépendance du Maroc à l’égard des fournisseurs européens dans un secteur aussi stratégique que celui de la santé. En parallèle, les exportations marocaines de produits médicaux vers l’Europe ont enregistré un léger recul, passant de 21,2 millions d’euros en 2023 à 20 millions en 2024. Ce déséquilibre persistant illustre l’insuffisance des capacités de production locale à répondre aux besoins internes, mais aussi à s’imposer sur les marchés internationaux, notamment européens.
Du côté européen, le secteur pharmaceutique a connu une performance exceptionnelle en 2024. Les exportations de médicaments en provenance des pays de l’UE ont progressé de plus de 13 %, atteignant un niveau historique de 313 milliards d’euros. Dans le même temps, les importations n’ont connu qu’une légère hausse de 0,5 %, pour s’établir à 120 milliards d’euros. L’Union européenne a ainsi dégagé un excédent commercial record de près de 194 milliards d’euros dans ce secteur, consolidant sa position de pôle pharmaceutique mondial... - Lire cet article
Le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) a mis en avant le rôle du Maroc dans la fabrication de vaccins et d’autres produits de santé dans le continent.
Dans un article publié sur son site Internet, le Centre, basé à Addis-Abeba, met l’accent sur l’importance du consortium marocain, dirigé par l’Institut Pasteur du Maroc (IPM), et composé de l’université Mohammed VI des sciences de la santé, l’Université Mohammed VI Polytechnique, l’Académie africaine des sciences de la santé, Marbio, une installation de pointe pour le remplissage et la finition des vaccins et des produits biotechnologiques et l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé.
La même source rappelle, à cet égard, que ce consortium a été désigné co-hôte du Réseau régional de capacités et de compétences (RCCN) d’Africa CDC pour l’Afrique du Nord lors du deuxième forum de l’UA sur la fabrication de vaccins et d’autres produits de santé en février dernier au Caire, relevant que cela vise à faire progresser l’innovation régionale en matière de vaccins et la formation à la biofabrication durable sur le continent africain... - Lire cet article
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